S’asseoir sur un banc, à Brest.
Bas de Siam le regard vers Recouvrance. La Penfeld en bas, stoïque, les sous-marins, les bateaux militaires, immenses.
Pontaniou en ruine, ce qu’il reste des partants pour le bagne, le Tonnerre de Brest ne sonne plus depuis longtemps. A droite les Capucins, en attente, on réinvente le centre.
Quand on arrive à Brest, ce qu’on voit c’est la ville un peu blanche en arrière-fond du port, un peu lumineuse aussi, mais plate, cubique et aplatie, tranchée comme une pyramide aztèque par un coup de faux horizontal. Paris-Brest, Tanguy VIEL
La Penfeld tourne rejoindre la rade, passe sous le Pont de Recouvrance. Le pont. Immanquable. Il s’est levé en mai dernier. Il faut voir ça, ce bloc de béton, 620 tonnes, qui se casse en deux laissant passer les mâts d’une frégate. David et Goliath. Le Vengeur de Paul Bloas en décoration de pilier. Minimalisme. Ligne droite. Je peux y passer des heures, dessus, à côté, j’aime l’avoir en vue. Mon repère.
Le tram y passe maintenant, les piétons aussi qui quittent Brest-même pour Recouvrance. Qui quitte Siam pour la Tour Tanguy. Ici on est Rive-droite, chez les Yannicks, sécession populaire. On a encore des rues pentues, des escaliers, des murs d’avant-guerre. On a le Jardin des Explorateurs, il fait beau on fait la balade au-dessus de la rade. De là on reconnaît ce potentiel des villes portuaires aux adieux-aux retrouvailles. Quitter, partir, déserter, planter, plaquer… Le goulet, la mer d’Iroise, l’Atlantique… on reviendra.
Brest est une ville « nouvelle », rasée, reconstruite après-guerre mais elle a gardé son château. Il surveillait les attaques des Anglais jusque Landerneau, il est devenu le Musée de la Marine.
Et on remontera vers la gare en passant Cours Dajot pour une dernière œillade sur le port de commerce 30 mètres plus bas. On se photographie sur l’escalier ? Les escaliers de cinéma, ceux de Gabin et Morgan, ceux de Prévert, eux aussi ont trouvé du romantisme à cette ville.
« Lorsqu’on débarque un matin, au petit jour, dans la gare de Brest, on constate que c’est bien une gare de fin de terre, une gare qui donne accès à toutes les choses qui n’ont plus rien à voir avec la terre. On ne vient pas à Brest pour jouir de la vie, montrer l’élégance d’une robe ou se refaire du sang au soleil. Des raisons que la mer n’ignore pas conduisent hommes et femmes vers cette ville sans paquebots, sans départs. C’est ici que l’aventure se mêle au vent de la mer. » – Pierre Mac Orlan
La tour américaine, la rue escalier « de Traverse » et puis la gare qui se devine entre les arbres du jardin Kennedy.
Blanche et art déco. Il faut lever la tête vers l’horloge comme un phare. Quitter le port par la gare c’est un bon point final. Terminus Paris-Montparnasse.
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10 Commentaires
Hello,
Chouette visite, merci pour les photos 🙂
Alors quand est-ce que tu me sers de guide ?
Bises
C’est vrai on devrait se faire un voyage de blogueuses à Brest. J’invite l’OFFice de Tourisme à nous contacter 😉
On m’a souvent dit que la Bretagne est une superbe région. Je pense que j’irai à Brest car l’article m’a donné envie !
Super article et belles photos !
Merci pour ce bel article, tu as fait remonter en moi tous mes souvenirs d’enfance dans cette jolie ville. J’en garde un souvenir ému!
je retourne y vivre dans 1 mois, il y aura donc de plus en plus d’articles sur la ville, ses bonnes adresses, etc.
La ville ne semble pas manquer d’intérêt.
Superbe ! Ils ont enlevé la fresque du Grand Large. Ça me fait tout bizarre depuis !
Han ! Mais comme le mur doit se sentir tout nu !!! Une fresque est prévue en remplacement ?
[…] sur le sujet de Brest, ville mésestimée, j’ai déjà parlé du fait que je porte cette ville dans mon cœur. Envie de vous faire des cartes postales de Brest. Un quartier, quelques photos, quelques […]